Analogue

En 2000, l’exposition « Analogons » investit les espaces du centre d’art Bouvet Ladubay avec une série d’images suspendues entre présence et disparition. Ici, des adhésifs blancs, marouflés sur des plaques de plexiglas, captent la lumière par un gaufrage subtil, faisant émerger des figures fantomatiques, des traces d’images, des souvenirs de formes, qui semblent se révéler sous le regard avant de se dissoudre à nouveau.

Inspiré par la notion sartrienne d’analogon, ce travail joue avec l’idée d’images-relais qui agissent comme des déclencheurs d’imaginaire. La conscience est riche de tout un savoir pour qu’une représentation même très faible puisse déclencher une série d’images. Les œuvres de cette série fonctionnent ainsi comme des surfaces où l’on projette bien plus qu’on ne voit. Elles ne s’imposent pas ; elles suggèrent, laissant à chacun le soin de combler les vides, d’activer des récits. L’accrochage, épuré, déblaie l’espace pour favoriser cette contemplation, transformant l’exposition en une expérience méditative. Les images, à peine esquissées naissent et s’évanouissent au gré des déplacements du visiteur. Chaque image agit comme un miroir trouble, où ce qui compte n’est pas tant ce qui est montré que ce qui est évoqué.